13 mars 2013
En janvier et Février dernier j’ai eu l’occasion de poursuivre le cycle de formation auprès des acteurs de la parentalité du pays d’Aunis.
Le module "Les mondes de l’enfance" a été l’occasion de faire ressortir, dans la suite de mon intervention auprès du conseil général des Pyrénées Orientales les spécificités de l’enfance française. Une enfance marquée par la très forte empreinte d’une école démocratisée auprès de tous mais encore profondément élitiste. Une école démocratique qui mélange filles et garçons mais aussi enfants des différents milieux sociaux. Aussi, les enfants élèves doivent-ils aménager un être-ensemble face à une école dure, par delà leurs différences. Mais aussi, filles et garçons doivent se construire ensemble tout en se différenciant d’où, peut être, un durcissement des relations filles-garçons. Bref, encore une occasion de remarquer (à la suite de François Dubet, Cécile Carra, Patrick Rayou et bien d’autres) que les enfances et jeunesses d’aujourd’hui ne sont ni moins normées ni moins encadrées qu’auparavant mais bien en train d’élaborer de nouvelles modalités de vivre ensemble tout en étant extrêmement impliquées et emprises dans un jeu scolaire dur et incertain.
Le module "autorité, limites et violence" a permis de rappeler que nous ne vivons pas dans une société plus violente (voir les travaux de Laurent Mucchielli) mais plutôt moins violente tout en étant plus intolérante aux différentes formes de violences physiques et psychiques. Ce module a également permis de rappeler que les parents avaient de moins en moins les moyens d’une "autorité" indiscutable, pas plus d’ailleurs que les enseignants. Il faut donc, plutôt que sacraliser l’autorité, penser plutôt des formes de participation beaucoup plus précoces des enfants à leurs conditions de socialisation. Je renvoie, pour illustrer ce dernier point furieusement intéressant, au travail de Cécile Carra sur l’incidence d’une pédagogie participative sur la violence ressentie au sein d’un établissement scolaire (voir ici).